Que devient votre patrimoine si vous n’avez pas d’héritiers ?

Et si le viager vous permettait, en quelque sorte, d’hériter de vous-même ?

Certaines questions s’invitent un jour dans nos pensées sans prévenir.
« À qui ira ma maison, si je n’ai pas d’enfants ? »
« Que se passe-t-il si je n’ai pas d’héritiers ? »

 

Ce sont des interrogations à la fois intimes et universelles. En Alsace, où les traditions familiales restent très ancrées, il n’est pas rare de rencontrer des personnes seules, sans descendants proches, qui souhaitent anticiper leur succession avec sérénité – sans pour autant que ce sujet soit facile à aborder.

Alors, que devient réellement votre patrimoine si vous n’avez personne à qui le transmettre ?
Et comment le viager peut-il devenir une manière douce et humaine de “boucler la boucle” ?

Succession pas d'heritiers

Comprendre les règles de la succession : un ordre bien défini

En France, la succession suit des règles précises prévues par le Code civil.

 

Si vous ne laissez ni testament ni héritier direct, c’est la loi qui désigne vos héritiers selon un ordre de priorité.

 

On ne parle pas de “degrés” mais d’ordre de succession, c’est-à-dire de catégories de personnes appelées à hériter selon la loi :

  1. Les descendants directs : enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants.
  2. Les parents, frères et sœurs, et leurs enfants.
  3. Les autres ascendants : grands-parents, arrière-grands-parents.
  4. Les autres collatéraux : oncles, tantes, cousins germains.
  5. Et enfin… en l’absence totale d’héritiers : l’État.
Schéma Ordre de succession

Autrement dit, même sans enfants, il est rare que l’État hérite immédiatement.
Il faut qu’aucun membre de la famille, même éloigné, ne soit retrouvé.

Et si personne ne se manifeste ? La “déshérence”

Lorsqu’une personne décède sans héritier connu, l’administration fiscale ouvre une enquête.
Le notaire saisit alors le Service des Domaines, qui recherche d’éventuels parents jusqu’au 6e degré.

 

Si, après ces recherches, aucun héritier n’est identifié, le patrimoine devient “en déshérence” : il revient automatiquement à l’État français.

 

L’État prend alors possession des biens, souvent pour les revendre aux enchères.
Et il faut être honnête : la logique n’est pas patrimoniale, mais purement administrative.


Le bien est évalué rapidement, sans souci de son histoire, ni de sa valeur sentimentale.

 

Pour beaucoup, c’est une idée un peu triste : celle d’une vie de travail, de souvenirs, qui finit par “disparaître” dans la gestion publique.

Quand on ne veut pas que la famille éloignée hérite

Il arrive aussi qu’une personne ait encore de la famille, mais ne souhaite pas transmettre à ces proches, par manque de lien ou de confiance.
La loi permet heureusement de reprendre la main sur ce destin patrimonial, grâce à un testament.

Vous pouvez ainsi :

  • léguer vos biens à une personne de votre choix (ami, voisin, filleul, etc.) ;
  • désigner une association, une fondation, ou une cause qui vous tient à cœur ;
  • ou même répartir vos biens entre plusieurs bénéficiaires.

En Alsace-Moselle, contrairement à certaines idées reçues, le droit successoral est désormais aligné sur le droit commun français : il n’existe plus de régime local spécifique.

Mais la culture de la prévoyance, elle, reste bien vivante : ici, on aime quand les choses sont “propres et prévues”.

Ce que coûte une succession : un point souvent méconnu

Lorsqu’un héritier reçoit un bien, il doit régler des droits de succession à l’État.
Et ces montants varient fortement selon le lien de parenté.

 

Un enfant bénéficie d’un abattement important, un neveu paie déjà 55 % d’impôts sur la valeur transmise, et un ami ou voisin… jusqu’à 60 % !

 

Autrement dit, plus le lien est faible, plus la part de l’État est grande.
Dans de nombreux cas, une maison héritée par un cousin ou un proche éloigné est finalement vendue pour payer les droits, ce qui réduit considérablement le bénéfice de cette transmission.

 

Alors pourquoi ne pas utiliser son patrimoine autrement – tant qu’on en profite soi-même ?

Les solutions pour reprendre la main sur sa succession

L’absence d’héritiers n’est pas une fatalité.
C’est même une opportunité d’organisation, à condition d’y penser à temps.

1. Le testament

Simple et réversible, il vous permet de choisir librement vos bénéficiaires : une personne, une œuvre, une association locale (et Dieu sait que l’Alsace en compte de magnifiques).

2. L’assurance-vie

L’assurance-vie vous donne la possibilité de désigner un ou plusieurs bénéficiaires, y compris sans lien familial, mais sa fiscalité dépend de l’âge des versements :

  • avant 70 ans, chaque bénéficiaire peut recevoir jusqu’à 152 500 € exonérés ;
  • après 70 ans, l’abattement global tombe à 30 500 €, tous bénéficiaires confondus.

Les conjoints mariés ou pacsés, eux, sont totalement exonérés de droits.
C’est donc un complément idéal au viager pour sécuriser ou répartir son patrimoine avec souplesse.

3. La donation

Vous pouvez transmettre une partie de votre patrimoine de votre vivant, tout en conservant l’usufruit du bien si vous le souhaitez.
C’est un acte fort, parfois symbolique, qui permet de préparer la transmission sereinement et d’alléger la future succession.

 

Mais attention : donner, c’est aussi se dépouiller définitivement d’une partie de ses biens.
Il faut donc bien mesurer l’impact sur vos revenus futurs, et veiller à préserver votre liberté financière – surtout si vous n’avez pas d’héritiers directs ou si vous souhaitez garder le contrôle de votre logement.

 

👉 Pour mieux comprendre les subtilités et les limites de cette solution, découvrez notre article « Planifiez habilement votre succession »

4. La vente en viager

Et c’est là qu’entre en scène une solution à la fois patrimoniale et profondément humaine.

Le viager : hériter de soi-même

Le viager, c’est l’idée de transformer la valeur d’un bien en revenu, tout en gardant la maîtrise de son logement.


Au lieu de laisser le fruit d’une vie partir dans des droits de succession ou un bien vendu aux enchères, on choisit de le convertir en sérénité, confort et liberté.

 

On vend son bien, on en garde souvent l’usage à vie, et on perçoit une rente mensuelle, et/ou un bouquet comptant.
C’est une manière d’utiliser son patrimoine pour soi, ici et maintenant, sans attendre que d’autres en décident.

 

En quelque sorte, on hérite de soi-même.


On choisit à qui l’on transmet (un investisseur qui respecte la valeur du lieu, souvent accompagné par Osez Viager 😉), on choisit quand, et surtout pourquoi.

 

Et pour ceux qui ont des convictions, rien n’empêche d’aller plus loin : affecter une partie du capital reçu à une œuvre caritative, soutenir une association alsacienne, planter des arbres (comme nous 🌳), ou simplement vivre plus confortablement ses années à venir.

Protéger le conjoint : la force du viager sur deux têtes

Lorsqu’un couple vend en viager, mieux vaut le faire sur deux têtes : c’est la garantie que le survivant reste protégé, même si tous deux ne sont pas propriétaires. Cela signifie que la rente et le droit d’usage du logement perdurent jusqu’au décès du dernier vivant. Ainsi, en cas de disparition de l’un des deux, le conjoint survivant continue à vivre chez lui et à percevoir la rente, sans qu’aucune démarche supplémentaire ne soit nécessaire.

 

C’est une véritable protection conjugale, bien plus simple et sereine qu’une succession classique.

Les droits du conjoint survivant

Si vous êtes mariés, le conjoint dispose déjà de droits légaux :

  • En présence d’enfants, il peut choisir entre l’usufruit de la totalité des biens ou la pleine propriété du quart ;
  • En l’absence d’enfants, il hérite souvent de la totalité du patrimoine, sauf si les parents du défunt sont encore en vie.
    Mais pour les couples non mariés – partenaires de PACS ou concubins – la situation est toute autre : aucun droit automatique n’existe sans disposition écrite.

C’est là que le viager sur deux têtes prend tout son sens : il permet de protéger le survivant, quelles que soient les circonstances familiales.


Le logement reste le leur, la rente continue, et la sérénité aussi.

 

Un choix de cœur et de raison, souvent résumé par cette phrase simple : “Je veux que tu sois à l’abri, quoi qu’il arrive.”

Et en Alsace, une approche tout en bon sens

Dans notre région, on aime les histoires qui ont du sens.
On parle volontiers de transmission, de terre, de bâti, de valeurs familiales – même quand la famille, justement, n’est plus là.

 

Alors autant écrire soi-même la dernière page de son histoire patrimoniale, avant que d’autres ne la rédigent à votre place.
Le viager offre ce luxe rare : décider de son vivant du destin de son bien.

 

Ni précipitation, ni dépossession.
Juste un équilibre entre bon sens, liberté et humanité.

 

Et comme on dit souvent par ici : “Mieux vaut que la cigogne sache où déposer le fruit de votre travail, plutôt que de la laisser chercher au hasard.” 😉

En conclusion : anticiper, c’est choisir

Ne pas avoir d’héritiers ne signifie pas ne rien laisser.
Cela veut simplement dire qu’on a le choix de transmettre autrement : à soi-même, à une cause, à un projet, à son conjoint ou à quelqu’un qui saura faire vivre ce bien avec la même bienveillance que vous.

 

Et si le viager était, finalement, le plus beau des héritages : celui que l’on s’offre à soi-même… et qu’on partage avec celui qu’on aime ?

❓ Foire aux questions - Succession sans héritiers et viager

Que devient ma maison si je n’ai pas d’héritiers ?

Si vous décédez sans héritiers connus, votre notaire confie la succession au Service des Domaines, qui recherche d’éventuels parents jusqu’au sixième degré (cousins éloignés, arrière-cousins, etc.).
S’il n’en existe aucun, votre bien devient “en déshérence” : il revient alors à l’État, qui le revend généralement aux enchères.
C’est pour éviter cela que beaucoup de propriétaires préfèrent anticiper leur succession, en rédigeant un testament ou en choisissant une solution comme le viager.

Le conjoint hérite-t-il automatiquement ?

Pas toujours.
Le conjoint marié dispose de droits légaux : il peut recevoir l’usufruit de l’ensemble des biens ou la pleine propriété d’un quart, selon la situation familiale.
Mais le concubin ou le partenaire de PACS n’a aucun droit automatique, sauf disposition expresse dans un testament.
Pour les couples non mariés, il est donc essentiel d’anticiper pour protéger le survivant – vous trouverez toutes les clés dans notre article « Droit viager ».

Comment protéger son conjoint avec un viager ?

Le viager sur deux têtes est la solution idéale pour cela.
Il garantit que la rente et le droit d’usage du logement se poursuivent jusqu’au décès du dernier vivant.
Ainsi, si l’un des deux conjoints vient à disparaître, le survivant continue à vivre chez lui et à percevoir la rente – sans aucune formalité.
C’est une protection simple, concrète et humaine.

Peut-on vendre en viager si l’on n’a pas d’héritiers ?

Absolument.
Le viager est souvent une excellente solution pour les personnes seules ou sans descendants : il permet de profiter de son patrimoine de son vivant, d’obtenir des revenus réguliers, tout en préservant le logement.
En quelque sorte, vous héritez de vous-même, en transformant la valeur de votre bien en sérénité et en confort pour les années à venir.

Peut-on vendre en viager si l’on a des héritiers ?

Oui, tout à fait.
Le viager reste une décision personnelle et parfaitement légale, même lorsque l’on a des enfants ou d’autres héritiers.
Il s’agit avant tout d’un choix de vie, qui permet d’utiliser la valeur de son bien pour mieux vivre aujourd’hui, sans se déposséder du confort de son logement.

Certains parents choisissent de placer le bouquet afin qu’il prenne de la valeur et puisse être légué plus tard à leurs enfants, sous une autre forme.
D’autres préfèrent aider de leur vivant, en effectuant une donation ou un coup de pouce financier à un moment où leurs enfants en ont vraiment besoin (achat immobilier, études, projet professionnel…).

En résumé, vendre en viager ne signifie pas priver ses enfants d’un héritage,
mais transmettre autrement : au moment, sous la forme et avec le sens que l’on choisit.

🥨 Le saviez-vous ?

Entre 1871 et 1918, l’Alsace-Moselle était sous administration allemande, et le droit local en vigueur à l’époque prévoyait… un régime successoral un peu différent !
Les héritiers ne recevaient pas forcément une part du bien, mais une part en argent (appelée Pflichtteil).
Depuis la loi du 1er juin 1924, tout cela a disparu : le Code civil français s’applique intégralement à la succession en Alsace-Moselle.
Les seules spécificités locales restantes concernent aujourd’hui les associations, les cultes et la protection sociale.

Un petit clin d’œil à notre histoire juridique, qui rappelle qu’en Alsace, on aime conjuguer tradition et modernité… même en matière d’héritage !

Envie d’en savoir plus ?

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