Le viager : un pari immoral sur la mort ?

le viager, un pari sur la mort ?

On entend souvent dire que le viager serait « un pari sur la mort ». L’expression est brutale, choquante même. Comme si l’acheteur se frottait les mains en attendant que le vendeur disparaisse. Mais est-ce bien cela, la réalité du viager ?

Un cliché qui colle à la peau du viager

L’idée du « pari sur la mort » tient surtout à une image simpliste. On imagine un acheteur qui aurait tout intérêt à ce que le vendeur disparaisse vite. Et si celui-ci vit longtemps, « l’acheteur perd son pari ».

 

La réalité est toute autre : le viager est gagnant-gagnant.

  • Le vendeur améliore immédiatement sa qualité de vie grâce à un capital (le bouquet) et à une rente régulière.
  • L’acquéreur bénéficie d’une décote à l’achat, et même si la rente dure plus longtemps que la moyenne statistique, l’investissement reste toujours inférieur à une acquisition en pleine propriété.

👉 Ce schéma du viager occupé l’explique bien : on détermine d’abord la valeur vénale du bien (sa valeur libre sur le marché), puis on y soustrait la valeur économique du droit d’usage et d’habitation (DUH). Ce qui reste, appelé “reste à vendre”, est ensuite réparti entre bouquet et rente viagère.

Si le vendeur suit les statistiques, l’acquéreur paiera l’équivalent du “reste à vendre”. Si le vendeur vit moins longtemps, il paiera moins ; et s’il vit plus longtemps, le montant final sera plus important.

Libération prématurée ou plus tardive en viager occupé

Le viager, un outil de solidarité intergénérationnelle

Réduire le viager à une spéculation sur la mort est passer à côté de sa vraie nature. En pratique, il s’agit avant tout d’un contrat solidaire et réfléchi.

 

Dans un viager, le vendeur souhaite vendre son bien afin de mieux vivre, faire des activités ou des voyages qu’il ne pouvait pas s’offrir avec sa retraite, aider ses petits-enfants à financer leurs études, assumer ses dépenses courantes qui flambent avec l’inflation, se payer des soins devenus trop coûteux, s’offrir des services pour rester à domicile ou aménager son logement.

 

👉 Chaque vendeur a ses raisons, mais toutes ont un point commun : il s’agit d’un choix volontaire, pour profiter pleinement de la vie.

Et ce choix a même un effet bénéfique mesurable : en améliorant leur niveau de vie, les seniors bénéficiant d’un viager voient leur espérance de vie augmenter, notamment grâce à un meilleur accès aux soins (alors que les plus modestes renoncent parfois à consulter pour raisons financières). Nous sommes donc très loin d’un pari sur la mort…

Un contrat encadré par la loi

Le viager est un contrat aléatoire, défini par le Code civil (articles 1968 à 1983). L’incertitude sur la durée de vie est ce qui fonde sa validité.

Mais il n’est pas sans garde-fous :

  • si le vendeur décède dans les 20 jours après la signature alors qu’il souffrait d’une maladie connue, la vente peut être annulée ;
  • en cas de non-paiement, le privilège du vendeur et la clause résolutoire le protègent : il récupère son bien et conserve ce qui a déjà été versé ;
  • les rentes sont indexées et encadrées pour éviter toute dérive.

On cite souvent l’exemple de Jeanne Calment. Beaucoup affirment que son acheteur a « perdu son pari ». Mais rares sont ceux qui reprennent les vrais calculs. Comme nous l’avons démontré dans notre article sur le syndrome Jeanne Calment, l’acquéreur n’a pas perdu : le contrat est resté bénéficiaire, même dans ce cas extrême.

Comment se calcule un viager ?

Le calcul du viager repose sur deux bases essentielles :

  • la valeur vénale du bien,
  • la valeur économique du droit d’usage et d’habitation (DUH), qui dépend de l’âge du vendeur et de la nature du bien.

La différence entre les deux représente le “reste à vendre”.


Ensuite, la répartition entre bouquet et rente est libre : elle s’adapte aux besoins du vendeur. Que la part du bouquet soit plus forte ou plus faible, la somme totale versée sur l’espérance de vie moyenne reste la même.

 

Le viager n’est donc pas une spéculation : c’est une construction économique équilibrée.

Existe-t-il vraiment un pari ?

Non, pas vraiment. Le viager se décline sous plusieurs formes, et chacune nuance l’aléa :

  • Le viager occupé (le plus courant avec bouquet + rente viagère) : le vendeur reste chez lui. L’acquéreur profite d’une décote importante car il n’a pas la jouissance immédiate du bien.
  • Le viager libre : le bien est vacant dès la signature. L’acquéreur peut l’occuper ou le louer. L’aléa subsiste (durée de paiement inconnue), mais il bénéficie en parallèle d’un usage ou d’un revenu immédiat.
  • Le viager occupé sans rente : tout est payé sous forme de bouquet unique. Ici, l’aléa est fortement minoré, puisqu’il n’y a pas de rente viagère.
  • Les ventes avec paiement à terme :
    • Occupée : le paiement est fixé sur une durée définie, mais la date de libération reste inconnue (petit aléa).
    • Libre (crédit-vendeur) : aucune incertitude, le paiement est programmé. C’est une solution très recherchée par les acquéreurs car elle permet d’acheter sans recourir à un crédit bancaire.

Ces formules prouvent que le viager n’est pas figé et peut s’adapter aux besoins des deux parties.

Conclusion : le viager, un pari ? Non, un choix réfléchi et gagnant-gagnant

Le viager n’est pas un pari macabre. C’est un contrat équilibré, protecteur et porteur de sens. Il permet aux vendeurs de profiter pleinement de leur retraite et aux acquéreurs de préparer leur avenir, parfois même leur propre retraite.

 

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❓ FAQ sur le viager et le « pari sur la mort »

Le viager est-il vraiment un pari sur la mort ?
Non. Le viager est un contrat aléatoire encadré par le Code civil. Le vendeur perçoit un capital et/ou une rente régulière, l’acheteur bénéficie d’une décote à l’achat. L’aléa existe, mais il ne s’agit pas d’un jeu de hasard : le contrat reste équilibré et gagnant-gagnant.

 

Que se passe-t-il si le vendeur vit beaucoup plus longtemps que prévu ?
Dans ce cas, l’acheteur paiera plus que la moyenne statistique. Mais il bénéficie toujours d’un prix inférieur à la pleine propriété au départ. C’est l’équilibre même du viager : chacun assume une part de l’aléa, en toute transparence.

 

Et si le vendeur décède rapidement après la signature ?
La loi protège le vendeur : si le décès survient dans les 20 jours et qu’une maladie connue était en cause, la vente peut être annulée. Sinon, le contrat s’applique normalement. Le vendeur ou ses héritiers conservent le bouquet et les rentes déjà perçues.

 

Le viager est-il immoral ?
Bien au contraire. C’est souvent un acte de solidarité intergénérationnelle. Le vendeur améliore sa qualité de vie et reste chez lui, l’acheteur prépare son avenir. C’est une façon concrète de mieux vivre sa retraite et d’anticiper la transmission patrimoniale.

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